Horror
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 la petite fille de la bibliothèque

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votre pire cauchemar
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MessageSujet: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptyDim 23 Avr - 22:42

La petite fille de la bibliothèque
J’écrirai pour vous, pour ceux qui dansent au rythme de mon ordinateur et pour ceux qui
frémissent d’horreur et de plaisir. Le paradoxe est le secret de la réussite des histoires
d’horreur, et ce fut toujours ainsi à ce que je sache. Donc, j’écrirai une suite pour cette
histoire, et je ferai en sorte à ce que cette histoire fasse partie de l’Eternité, à ce qu’elle ne finisse jamais.
Donc c’est un petit truc entre vous et moi, un truc que je vous chuchoterai à l’oreille…


Commençons…
Je vais tenter de réaliser une anatomie complexe, disséquer un concept inconnu et surréaliste. Matérialiser l’horreur, ouvrir les six portes de l’abstrait, détruire une vie pour en construire une autre. Franchir un seuil. Ouvrir les six portes.

La première porte.
L’histoire que je vais vous conter se passa il y a cinq ans. Je venais d’avoir un emploi dans la bibliothèque municipale de Dreem’s Bell, Montana. Ma femme et moi avions de sérieux
problèmes conjugaux que nous essayions de cacher tant bien que mal pour le bien de nos trois enfants – Tom, Andy et Rita. Mais tout se passait de travers et ce n’était pas demain la veille que ça allait s’arranger. Elle s’appelait Lucy, et je pense que la plus grossière erreur que j’ai commise dans toute ma vie a été de l’épouser, un étourdissement de jeunesse qui effondra toute ma vie d’adulte. Je peux ajouter que je l’aimais vraiment, et j’étais prêt à tout lui apporter, mais malheureusement, j’étais attaché à elle comme un chien à un os. Et chaque chien se lasse de son os après l’avoir mordillé.
En ce moment même, nous vivions sous le même toit, accroissant ainsi la fortune de notre
foutu conseiller conjugal, un imbécile comme vous ne l’aviez certainement jamais vu.
Monsieur F.D Clairborn, je me pris alors à l’appeler monsieur P.D Ducon. Cela lui allait très
bien avec sa tête de philosophe de l’obscurité. Lucy l’aimait bien – peut-être qu’elle va me quitter pour lui – et le voyait souvent sans que je fusse avec elle. Je me sens souvent las avec ce crétin, sa présence même me pèse et m’oppresse. Je le hais.
Revenons cependant à notre histoire, et ne nous laissons pas emportés une nouvelle fois. Je disais donc qu’il y a cinq ans que je vécus l’horreur. Jusque-là, je voyais la mort sous son autre face, entourée d’anges et de forêt enchantées, le tout gouverné par un Dieu clément et puissant assis en permanence sur son trône. Mais son autre facette inconnue est située sur l’autre rive du fleuve, le monde y est cruel et la vie n’y a pas sa place. Des cris de souffrance déchirent les ténèbres épaisses, l’agonie trucide, hache les coeurs, détruit ce qui est déjà détruit, brûle ce qui est déjà consommé, dévore ce qui est déjà déchiqueté. Là sont les joies de la mort, et peut-être que le Bon Dieu n’y peut rien.
La première porte que j’ouvris était blanche, et le secret de la mort était encore loin devant. C’était le premier jour de mon entrée sensationnelle (Nom de Dieu…) à la bibliothèque. Miss Gerber me mena vers mon bureau au deuxième étage de l’établissement. Mon travail consistait à ranger, vérifier et enfin commander les livres manquants.
- Et veuillez s’il vous plaît à vérifier les étagères avant de sortir, me dit la jeune femme tout en souriant, et surtout éteignez toutes les lumières.
- Ne vous inquiétez pas , répondis-je.
Il était tard, il fallait qu’elle s’en aille. Elle prit son sac et s’en alla en me saluant. Je levais
alors la main en guise de réponse et soupirais. Quand la porte en bas fut refermée, je
descendis alors flâner entre les étagères, tel une jeune fille entre des fleurs.
Une bibliothèque est un sanctuaire qu’il ne faut en aucun cas profaner, sinon ce serait un geste blasphématoire impardonnable. Silencieux comme un muet, je marchais, les mains derrière mon dos. Je tournais à droite quand la limite des étagères me l’incitait et admirais les autres bibles.
Quand toutes les étagères furent contemplées de mon oeil fasciné, je remontais à mon bureau. Je m’assis sur ma chaise. Déjà, ces temps-ci, Lucy me tarabustait déjà énormément, donc j’essayais de mon mieux de l’oublier, et de l’enterrer quelque part dans mon subconscient, même si cela était quasiment impossible à réaliser.
Tout à coup, un rire me parvint de l’étage inférieur, où tous les livres reposent. J’écarquillais alors les yeux, le coeur battant dans ma poitrine comme une batte de base-ball. Ce rire était celui d’un enfant… d’une fillette. Qui aurait bien pu oublier sa fille dans une bibliothèque à cette heure-ci – huit heures du soir ? Et pourquoi riait-elle ainsi de cette manière démente ?


La seconde porte.
Quand dans une situation de peur on se pose ainsi des questions, c’est qu’on n’est pas prêts de sortir de ce pétrin. Je restais tout de même calme et rationnel. Mais je n’ai jamais eu de toute ma vie une trouille pareille. Les rires cessèrent, et le calme religieux du sanctuaire qu’était la bibliothèque reprit sa place dans les tranches de livres, entre les lettres des histoires et dans les salles vides. Le linceul qui recouvrait la nuit et qui fut déchiré par ce rire morbide fut recousu en quelques instants. La nuit regagna enfin son calme. Moi, je restais là, assis, droit et rigide comme un piquet. Des frissons me parcouraient l’échine et mon coeur battait désagréablement dans ma gorge. De la sueur froide perlait sur mes tempes et imbibait le dos de ma chemise. Mes yeux étaient remplis de larmes. C'était digne d’un roman de Stephen King.
Et ce fut ainsi que j’ouvris la deuxième porte de l’abstrait, me rapprochant de plus en plus de la mort. Ou plutôt de son concept. La porte était toujours blanche, mais souillée en partie par des taches noires macabres qui faisaient songer à du sang séché. Cette porte ouvrait sur un nouveau concept, faisant partie de mon anatomie : La Peur. L’Horreur.
Comme la mort peut-être une délivrance, elle peut-être aussi le début d’une longue agonie
atroce car la vie est un fleuve dont les rives marquent le début de ce qu’on appelle l’éternité céleste. En marchant à contre-courant dans l’eau de ce fleuve, battant des mains et des jambes pour avancer, on ne voit pas les gens qui souffrent sur la rive de droite, une hache leur fendant le crâne, des poignards remuant plantés dans leur poitrine, les balles de révolvers tirées en plein dans leur crâne, et plongés dans notre ouvrage qu’est la vie, on ne perçoit pas leur hurlement. Ces gens constituent les éléments magiques de la thèse de la mort. Ils ont rejoint Satan, à leur insu. Un troupeau de mouton guider par un berger traître sous les ordres de la mort. La rive de gauche est tout aussi sinistre, mais le sang n’y coule pas. Les gens regardent ceux qui se débattent contre le courant de la vie, avec une expression hâve sur le visage et un espoir imputrescible qui se résorbe à un rythme foetal dans l’ombre froide de leur coeur. Ces gens ont
été libérés par la mort… La seconde porte m’ouvrit donc les yeux sur ce qu’est la peur du concept de la mort et je me rapprochais de plus en plus de la troisième porte...


à suivre...
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MessageSujet: Re: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptyLun 24 Avr - 20:51

c super;vivement la suite
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MessageSujet: Re: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptyLun 24 Avr - 23:01

Vraiment chapeau bas!
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MessageSujet: Re: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptyJeu 27 Avr - 23:26

La troisième porte
Une heure plus tard, j’étais déjà chez moi. Le trajet fut pénible, pour ne pas dire horrible. Et ce fut le comble quand je trouvai notre conseiller conjugal assis dans la cuisine, mon fils Tom, âgé alors de dix ans, sur ses genoux. Ma femme lavait en souriant la vaisselle du dîner qu’ils prirent tous sans avoir daigner m’attendre. Le philosophe de l’obscurité chuchotait à l’oreille de Tom qui éclatait de rire aussitôt.
« Lucy, dis-je posément, peux-tu m’expliquer ce qu’il fait ici, demandai-je en montrant
Clairborn de mon pouce.
- Monsieur Fields, je…, avança Clairborn.
- Vous, fermez votre gueule !
- Mike ! »
C’était Lucy. J’étais en rage, noyé dans un brouillard de confusion. Je me sentais tout à coup étranger dans cette maison, un intrus qui n’y avait nullement sa place. Mais le sentiment que je ressentais réellement n’était pas de la colère, ni même de la frustration, ou comme le croiraient certainement d’autres, de la jalousie. Mais ce qui me transformait souvent ainsi eut toujours été la peur, et il en fut toujours ainsi. Une épouvante ancrée dans ma peau telle une entité puissante, rageuse, lacérée… religieuse. J’avais mal. Une douleur me tenaillait, me creusait les os, affolait ma rationalité, et violait ma lucidité.
Le philosophe de l’obscurité me regarda un instant, mon fils toujours sur ses genoux. Lucy, une grosse assiette dans la main, commença à pleurer silencieusement en me regardant de ses yeux mouillés. Tommy, de sa part, fronça les sourcils et commença à respirer bruyamment, brisant ainsi régulièrement le silence qui régnait dans cette fichue foutue cuisine. J’entendis la porte de la chambre de Rita – ma fille aînée – qui s’ouvrait. Je reconnaîtrais ce grincement entre milles. Le bruit pesant de ses pas retentit dans l’escalier, et en quelques secondes, elle fut déjà dans la cuisine, et dans cette situation désastreuse, elle me parut soudainement belle, et un élan d’amour sincère me gonfla le coeur. Elle me regardait de ses yeux noirs et profonds, sa peau café au lait luisant sous la faible lumière de la lampe bricolée. Je lui disais souvent en la taquinant qu’elle était la personne qui avait la peau la plus claire de la famille, étant donné qu’on est une famille de Black comme elle me le disait souvent en éclatant de rire. Je l’adorais.
« Qu’est qui se passe ici ? » Elle avait quinze ans, et en cet instant précis, j’avais l’impression que c’était la personne la plus raisonnable de la famille. Cette famille brisée…
« Rien chérie, fais moi plaisir, rendors toi tu veux ? » Dis-je d’une voix tremblante. Elle ne
me répondit pas mais son regard parcourut toute la pièce avant de tomber enfin sur sa mère qui pleurait toujours, cette saloperie d’assiette toujours dans la main. Ensuite, ses yeux se rivèrent vers Ducon, Tom toujours entre ses bras.
« Qui êtes-vous ? demanda-t-elle, le bout de sa langue sortant hors du cercle marron de ses lèvres épaisses.
- Un ami qui tombe mal, répondit Clairborn en souriant.
- Espèce de salopard ! »
Et ce fut ainsi que je me jetai sur lui en hurlant. Et là fut ma faute, car voyez-vous, je le dis maintenant en toute sincérité, il me donna ce soir là une sacrée raclée. Ceci fait, je montai dans ma chambre pour soigner les bobos.
Me retrouvant devant le miroir de ma salle de bain, des écouteurs – dans lesquels j’écoutais AC/DC brailler Stiff Upper Lip – sur mes oreilles, je réalisais enfin ma grossière erreur. Etant donné que j’avais la gueule complètement défoncée, je n’oserai peut-être plus jamais apparaître devant ce type qui me tabassa devant ma femme et mes enfants. Et dans ma propre maison. Mais les faits antérieurs à la bagarre ridicule jouèrent énormément sur mes nerfs. (Rires…)
Mais ce dont je ne doutais pas encore, c’était le fait que j’allais ouvrir la troisième porte de
l’abstrait. Celle-ci était d’un rouge garance violent et obscène. Sa poignée était brûlante, et ses gons hurlants. Elle ouvrait sur un nouveau concept, une toute autre Loi. Une étape sanglante et nauséabonde dans mon anatomie que je ne pus évitée.
Alors qu’Angus Young débutait You Shook Me All Night Long, j’entendis une sorte de
parasite dans mes écouteurs. J’arrêtais donc toute activité devant le miroir et fronçais les
sourcils. Le parasite dominait de plus en plus la voix beuglante de Brian jusqu’à ce qu’il
subsistât seul, dans le désert de mes oreilles. Pendant un moment, je restais là, debout, la tête penchée, écoutant ce qui me semblait étrange, vu que je n’arrivais pas à éteindre mon baladeur portable. Tout à coup j’entendis un rire bien distinct dans mes écouteurs, brouillé légèrement par des parasites. Je m’écroulais alors sur le sol et me mis à pleurer, le rire toujours raisonnant dans ma tête. Dans une position foetale, j’essayais tant bien que mal d’enlever mes écouteurs, mais rien à faire, c’était collé à mon oreille comme une tique à un chien. Le rire s’estompa alors petit à petit, mais les parasites demeurèrent. La petite fille de la bibliothèque était de retour, et je savais que ce n’était pas une créature ressurgie de mes cauchemars d’enfance, mais une créature bien réelle, omnipotente et omniprésente, peut-être même omnisciente, mais Bon Dieu, j’avais une trouille palpable et j’étais incapable de bouger.
Alors que je croyais que tout fut fini, une voix doucereuse et enfantine chargée d’échos me chuchota à l’oreille. Regarde dans le miroir Mike. Regarde dans le miroir et rejoints-moi à jamais… à jamais… Je me levai alors, les larmes aux yeux. Je soufrai, croyez-moi. La douleur que j’accueillais au sein de mon corps me tordait comme un vulgaire bout de plastique insignifiant, mais ce que je regrette, c’est le fait que le plastique ne se rompt pas… Le miroir était noir et une lumière rutilante apparaissait au bout. Ce que j’avais devant moi était un miroir en trois dimensions, un autre monde que vous pourrez vivre, blottis au flanc de la mort pour mourir à ses côtés, et la remercier. La remercier pour touts les ténèbres qu’elle vous a offert, la remercier pour toutes les joies qu’elle vous a ôtées, la remercier pour toutes les bonnes choses qu’elle vous a dévorées. La remercier de vous avoir tués…

La quatrième porte
La question du Libre Arbitre n’eut jamais de signification pour moi, mais quand j’en fus privé totalement, je sentis une sorte de poids dont je fus débarrassé à la seconde même où je franchis le miroir. Je ne contrôlai plus mes pas, j’étais dans l’incompétence même de
réfléchir, je n’arrivais même plus à pleurer. Mais la présence qui me guidait savait tout, me faisait tout savoir. Il fallait que j’atteignisse la lumière qui rutilait au loin telle
une étoile. La seule étoile dans ce ciel noir d’ancre… Je vous raconterais donc ma traversée du désert de la mort. Que la mort conçut pour moi. Un chemin tracé par elle. Je te vénère Mort…
J’ai vécu pour mourir entre ses mains, je suis mort pour vivre entre ses mains.
Le désert était immense, parsemé par endroit de grands arbres fastigiés et sinistres. Le sable du désert était verdâtre et épais. Des dunes s’élevaient comme des monstres de sable devant moi et la nuit ténébreuse les écrasait de son poids. Je marchais donc, guidé par ma mort, laissant derrière moi la troisième porte qui était mon miroir, l’entrée d’un monde meilleur. Je me rapprochais de plus en plus de la lumière, et je sentais de plus en plus le poids de la pugnacité sadique de la mort. Mais j’aimais cette douleur, je me plaisais à avoir mal. L’encadrement du miroir (la troisième porte…) était loin derrière moi, et une tour s’érigeait devant moi maintenant telle un immense mur noir, dont le sommet était ensevelie sous une brume blanchâtre et laiteuse.
La porte était noire. Elle ouvrait sur la dernière vie avant la mort. La Mort…
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MessageSujet: Re: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptySam 20 Mai - 19:59

La cinquième porte
Cette tour était le manoir de la petite fille de la bibliothèque. Une étoile qui rayonnait au loin ;
une belle lumière obscure qui gémit comme un monstre enterré. Une lumière blanche qui
guiderait un aveugle, une lumière blanche qui aveuglerait un homme saint et l’enterrerait sous
le poids d’un péché indicible qui sommeille en chacun de nous, tel un monstre enseveli sous
une terre verdâtre, sous des grains de sable épais et vivants, frémissants au rythme que leur a
imposé la mort. Une vie s’égarerait si elle s’y laissait attirée, se transformant ainsi en ce qui
lui a tendu ce piège abominable ; se transformant ainsi en une mort vécue par un diable qui
vous la confiait après l’avoir goûtée et repoussée.
Je n’avais plus peur, j’étais enfin confiant, car j’étais entre de bonnes mains. Je regardais cette
belle architecture sinistre que la mort eut construite de ses mains griffues et velues dont
l’étreinte vous rassure et vous protège car la mort est telle une mère absente qui vous
abandonne pour vous retrouver des années plus tard.
J’ouvris donc la cinquième porte de l’abstrait, le coeur plein d’une joie morbide et macabre.
La porte était verte, salie et corrompue par les taches laissées par mon manque de foi passé
envers la mort mère. Mais ce temps était révolu, je m’adonnerais à la mort et me laisserais
vivre à ses côtés comme son enfant. Elle me chérirait, m’aimerait comme je l’aimai, comme
je l’eus toujours aimée.
Je fis un voeu en ce temps brumeux, et la lumière rutilante de la tour s’éteignit. Des larmes
commencèrent alors à ruisseler sur ma joue, puis du sang, et ensuite une encre noir et fluide.
La porte s’ouvrit alors.
Mike…

Veux-tu être mien ?


Je le veux.
… (Rires…) …
Où m’emmènera –tu ? Me laisseras-tu à tes côtés ?
… (Rires)… Mais entres, Mike. Mon étoile te guidera … (Rires…)…
Le rire de la petite fille était dément et saccadé, mais plaisant et enfantin. Le rire d’un monstre
ayant envie de s’amuser. Je l’imaginais alors avec de beaux cheveux noirs, un sourire livide
de princesse triste, une robe blanche ondulante et souillée d’une mariée condamnée. Son rire,
chargé d’échos, raisonnait dans ma tête incessamment et me tordait en deux. Mais j’aimais
cette douleur que me faisait éprouver ce joli rire de diable, ce joli rire de démone, ce jolie rire
de prostituée morte et jouissante en enfer*.
Brûle Mike, et laisse ton amour se consumer. La mort n’en serait alors que plus belle…
Je me laissai alors brûlé par les flammes de la tour. La princesse me le demandait et je
l’aimais.
Princesse…
La sixième porte
Je me retrouvai dans la bibliothèque municipale, dans un corridor que je n’eus jamais visité.
« Oh merde, mais qu’est qui m’arrive… », Pleurais-je.
Trois portes se trouvaient devant moi, et sur leur bois étaient gravés maladroitement des
inscriptions, des mots, des Lois. Je m’approchais alors des trois portes qui encombraient
l’étroit corridor.

C H O I X

Telle était l’inscription gravée sur les trois portes, ancrée dans le bois des trois ouvertures. La
mort m’imposait un choix. M’avait-elle enfin rendu mon Libre Arbitre ? Je restais là devant
les trois portes dont les dimensions étaient ridicules et compressées. Je n’arrivai plus à
bouger, je m’étais dégagé de l’étreinte de la mort. J’étais moi. Enfin moi. Mais il fallait faire
un choix, et je n’étais nullement prêt. J’avais peur. Des frissons spasmodiques faisaient
tressauter mes lèvres, et mes dents claquaient, tranchant régulièrement ma langue. Pourquoi
m’avait-elle choisi ? J’étais venu à elle. Je voulus travailler dans son sanctuaire, son temple.
Elle n’accepta pas cela. Elle ne pouvait pas accepter cela. Je violai ses Tables de Loi, je
balayai tout sans remords mais sans que je ne le sus.
Pardonne moi, Princesse.

Je ne savais rien. Laisse moi en paix et je quitterai ton temple, te laissant seule.
… (Rires)… Ce n’est pas toi que je veux, Mike.

Je sais que tu me vénères, et m’idolâtres. Tu m’admires. Je le sais. Je sais tout.
… Es-tu… ?
Je suis ton Dieu. Choisis ta voie, choisi ton enfer. Je te laisse ce choix, alors…

… honore-moi. … (Rires…)…
Je me rapprochais alors de la porte que je choisis. La dernière étape de mon anatomie, mais le
début d’une autre mort.
Les trois portes s’ouvraient à moi. Je continuerais cette histoire quand vous serez prêts à
affronter ce que j’endurais entre les mains de la mort.
La petite fille de la bibliothèque vous souhaite une bonne vie. Elle vous attend au tournent.
Penchez-vous encore un peu plus du gouffre pour voir votre vie, c’est tous ce qu’Elle vous demande.
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Lys
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MessageSujet: Re: la petite fille de la bibliothèque   la petite fille de la bibliothèque EmptyDim 4 Juin - 7:30

Oula que dire a part que cette histoire es réellement excellente.
J'ai pris un grand plaisir de pouvoir la lire Wink
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